Les jeunes

Partis de leurs pays d’origine pour travailler, étudier, découvrir le monde, ces jeunes déposent un à un leurs rêves au cours d’un voyage qui s’étire sur plus d’une année. A leur arrivée en France, les mineurs non accompagnés (MNA (1) ) sont adressés aux services de protection de l’enfance, auxquels ils confient leur histoire, demandent protection et accompagnement.

Les jeunes

Imaginez un quartier constitué d’impasses… Vous y êtes? Bienvenue dans la vie d’un.e jeune exilé.e, et particulièrement d’un.e mineur.e isolé.e débouté.e.

Partis de leurs pays d’origine pour travailler, étudier, découvrir le monde, ces jeunes déposent un à un leurs rêves au cours d’un voyage qui s’étire sur plus d’une année. A leur arrivée en France, les mineurs non accompagnés (MNA) sont adressés aux services de protection de l’enfance, auxquels ils confient leur histoire, demandent protection et accompagnement.

Dans près d’un cas sur deux, ils sont accusés de mensonge, et remis à la rue (1). Soupçonnés d’être majeurs par la protection de l’enfance, ils sont pourtant mineurs aux yeux des services d’hébergement d’urgence, qui leur ferment leurs portes.

Enfermés dehors donc par l’hébergement d’urgence, du fait de leur minorité, l’accès à l’école publique leur est barré pour cause de .. potentielle majorité.

Le reste est à l’avenant : accès à l’aide alimentaire réservée aux majeurs, mais autorisations parentales parfois exigées pour les soins.. Un labyrinthe administratif grand comme une ville.

Pour autant, ce sont près de 50% (2) de ces jeunes qui seront reconnus mineurs par la justice à l’issue de leur premier recours, et 80% à terme.

Un recours, c’est 6 à 9 mois, durant lesquels le jeune est assigné à une triste identité de fraudeur. C’est parfois toute une vie qui se joue, car à leur majorité, il sera demandé à ces jeunes d’apporter la preuve de leur volonté d’insertion dans un pays qui leur aura fermé chaque porte. Et en 2018, en Loire Atlantique, ils sont près de 690 à y avoir été condamnés (3).

Cet état de fait est régulièrement dénoncé par le Défenseur des Droits (4). Il est contraire à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (5). Il est terriblement injuste.